
L’ADRAQH a adressé au nouveau Préfet de police de Paris Patrice FAURE et au Maire de Paris Centre Ariel WEIL le message suivant concernant la persistance des usages indésirables et dangereux des tunnels de la voirie souterraine des Halles.
« Nous, habitants et commerçants de l’association ADRAQH, avons visionné le reportage de TF1 sur 7 à 8 diffusé dimanche 23 novembre 2025 sur les tunnels de la voirie souterraine des Halles.
La première phrase qui vient à l’esprit est « On connait déjà ». Elle est malheureusement terrible.
Serions-nous entrés dans l’habitude ? L’habitude de vivre dans un quartier où nous côtoyons des êtres réduits à des conditions humaines inacceptables, indignes.
Le reportage de TF1 a le mérite de donner des visages et des mots à ces personnes des sous-sols où nous n’allons jamais compte tenu du danger bien réel.
Sans papiers, sans abris, migrants, mineurs, précaires de toutes sortes, dépendants à de multiples produits, dont le crack.
Nous découvrons en couleur ces zones complètement insalubres où malgré tout il fait moins froid que dehors et il ne pleut pas, comme disent les habitués de ces lieux.
Voilà des années que nous avons connaissance de cette vie d’un quart monde en sous-sol dans un univers de béton dépassant les dystopies de science-fiction.
Des années que nous vous alertons et que vous savez.
Malgré toutes les réunions, tous les emails, toutes les informations transmises depuis des années, cet ensemble complexe de sous-sols reste abandonné.
La connaissance ne remplace pas l’action.
En 2025, au cœur de la capitale de la France, au centre de Paris, au-dessous de la plus grande gare souterraine d’Europe et à côté d’un méga centre commercial, nous laissons une humanité se dégrader et mourir.
Laisser sans surveillance suffisante des kilomètres de voirie souterraine en plein Paris à côté d’une gare et d’un centre commercial est pour le moins potentiellement dangereux.
Non, on ne peut pas dire qu’il est impossible de modifier cette situation et nous sommes las d’entendre que tout est fait. De toute évidence, non.
On peut trouver des logements en Île-de-France pour ces hyper précaires, on peut nettoyer les galeries et tunnels, on peut réaménager les entrées et sorties de cet ensemble souterrain, on peut surveiller 24/7 ce centre stratégique, on peut chasser les dealers de crack, secourir les usagers récurrents de produits stupéfiants.
C’est possible, à condition bien sûr d’y mettre les moyens.
Non à l’indignité. »
