
La fête de la bagarre.
Le samedi 21 juin 2025 marque une nouvelle date dans la dérive totale de la fête de la musique au centre de Paris.
Lancée en 1982 par Jack LANG et Maurice FLEURET, la fête de la musique célèbre le jour du solstice d’été les pratiques musicales amateurs en invitant les français à jouer avec leurs instruments dans l’espace public.
Ce sera aussi l’occasion de grands concerts dans des lieux de prestige.
43 ans après son lancement, la fête de la musique au centre de Paris ne ressemble plus à rien.
Dès 14 heures, les riverains ne peuvent plus sortir de chez eux tant la foule est dense.
Quelques heures plus tard, c’est l’enfer urbain.
Des DJ sponsorisés par des bistrots et des marques donnent le beat via des amplificateurs chaque 20 mètres tandis que toutes les rues sont bloquées par des dizaines de milliers de gens arrivés par le RER.
Assoiffés, ils se précipitent sur les fûts de bière et envahissent les magasins alimentaires pour y acheter de l’alcool.
Bagarres, insultes, cris, c’est parti et c’est non stop.
Vers minuit les CRS commencent à disperser les foules hurlantes à coups de gaz lacrymogène assez généreusement distribué pour que les riverains en profitent.
Des interpellations ont lieu en série sous nos fenêtres.
Jusqu’à 6 heures du matin, ce seront des courses-poursuites ininterrompues ponctuées de sirènes de police et de pompiers.
C’est la fête de la musique à Paris Centre.
Les riverains qui ne se sont pas échappés à temps n’ont pas dormi de la nuit.
Ils ont reçu en prime du gaz lacrymogène.
Enfants, chiens et chats se sont terrés comme ils pouvaient en attendant le matin.
Personne n’a entendu de musique.
Personne n’a dansé.
C’est un rassemblement de jeunes venus de toute la banlieue pour se défouler, boire, fumer et rester collés entre eux.
Après les rassemblements liés au football, c’est un nouvel exutoire tendu à la jeunesse.
Au petit matin, un lieu de désolation où s’entassent des tonnes d’ordures.
Le quartier des Halles et ses environs ont-ils été choisi comme lieu autorisé pour foutre le « bordel » à Paris ?
Nous ne trouvons pas de terme mieux approprié.
Côté pile, la gare centrale est dénoncée comme source de tous les flux de délinquance aux Halles et côté face cette gare est largement utilisée / autorisée toute la nuit pour permettre à des dizaines de milliers de jeunes de venir « s’éclater » dans le quartier.
Nous, riverains et commerçants, refusons de devenir la zone de déversement des banlieues en recherche de sensation, nous refusons de voir le quartier historique se dégrader chaque année, nous refusons de voir l’image de quartier à problème s’installer comme une fatalité.
Nous voulons vivre en paix, jeunes, famille, enfants et personnes âgées.
Nous sommes des milliers à vivre aux Halles.
Nous sommes des milliers à devoir supporter l’insupportable.
Ce n’est plus possible.
Nous refusons l’abandon du quartier aux bandes et délinquants.
Nous demandons :
- l’interdiction de la fête de la musique dans notre quartier des Halles ;
- plus largement, la restriction d’accès aux secteurs « sensibles » ;
- au besoin la fermeture temporaire des transports en commun ;
- l’interdiction de produire des DJ pour les bistrots ;
- l’interdiction des écrans de toutes tailles dans les bistrots.