Insécurité aux Halles : rencontre avec la directrice de cabinet adjointe du Préfet de police

La Canopée des Halles

Avec d’autres représentants du “collège des associations des Halles” et à notre demande, l’ADRAQH a été reçue jeudi 29 octobre par la directrice de cabinet adjointe du Préfet de police de Paris pour évoquer l’aggravation de l’insécurité dans le quartier des Halles. Le Commissaire central de la circonscription centre était également présent.

L’insécurité aux Halles n’est pas nouvelle. Mais nous constatons qu’elle s’aggrave depuis le printemps 2020, principalement dans le jardin et à proximité du Forum, et que cette aggravation dégrade la qualité de vie et de travail au coeur de la capitale.

Pour la Préfecture de police, le quartier des Halles est un site “sensible” de la capitale en termes de sécurité et la priorité de la circonscription Paris Centre. D’emblée, il nous a été indiqué que la réunion des effectifs opérationnels des 4 premiers arrondissements dans le commissariat du centre de Paris (6 rue aux Ours) avait permis de renforcer la présence policière sur le terrain, en rationalisant l’organisation des services et en supprimant des doublons administratifs.

Nous avons d’abord évoqué l’insécurité des biens et des personnes, avec les vols à l’étalage et en réunion, les rixes et le trafic de stupéfiants sur la voie publique. De façon contre-intuitive, il nous a été répondu que le nombre de plaintes enregistrées avait baissé ces derniers mois. Les instructions données à la Brigade territoriale de contact et à la Compagnie de sécurisation sont très claires : tolérance zéro et fermeté. Des opérations de sécurisation sont menées tous les jours, en surface comme en souterrain (environ 30 sans-abri vivent dans la voirie souterraine des Halles). Les policiers appuient leurs actions de prévention et de répression sur la présence de nombreuses caméras de vidéoprotection (155 sur Paris Centre). Depuis le déconfinement du printemps, plus de 9 000 opérations de contrôle ont été menées. La récente généralisation de l’amende forfaitaire pour consommation de drogue facilite l’action menée pour prévenir le développement d’un marché de la drogue. Mais la réponse pénale ne permet pas toujours de lutter efficacement contre les “petits” consommateurs. Et il n’existe pas d’incrimination permettant de lutter contre la présence sur l’espace public d’individus sous l’emprise manifeste de stupéfiants (crack). 

Nous avons aussi évoqué l’insécurité piétonne, avec l’absence persistante de contrôle des accès à la zone dite “piétonne” des Halles et l’irruption anarchique des engins de déplacement personnel sur l’espace public. Depuis juillet, plus de 400 verbalisations ont été dressées pour des infractions routières sur la zone piétonne. La Préfecture de police est parfaitement sensibilisée et très mobilisée sur la restauration d’un contrôle des accès à la zone piétonne. Elle travaille notamment sur l’amélioration de la prévention situationnelle. Certaines des infractions évoquées ne relèvent pas de la compétence de la police nationale et pourraient être traitées par la future police municipale parisienne dont la création est imminente.

Nous avons enfin relayé les préoccupations des habitants et des professionnels concernant deux annonces récentes non concertées : l’ouverture d’un accueil de jour pour migrants dans les locaux de l’ancienne mairie du 1er arrondissement place du Louvre et l’installation d’une salle de shoot dans le quartier des Halles. Manifestement, la Mairie de Paris n’a concerté aucune partie prenante, pas même la Préfecture en dépit des enjeux sécuritaires ! C’est inacceptable. Nous avons fait part de notre souhait récurrent en faveur de la création d’une structure de concertation des associations qui permettrait de les associer à toute décision locale de nature “structurante”.

Last but not least, l’ouverture d’une antenne du commissariat de police dans la Poste du Louvre est confirmée. Le calendrier est celui du déménagement du commissariat central dans le 3e arrondissement, lequel devrait intervenir fin 2021 / début 2022.

Nous avons conclu en soulignant toute l’importance d’entretenir un dialogue régulier, de qualité et responsable, entre les différentes parties prenantes de la vie locale aux Halles – commissariat du centre de Paris, mairie de Paris Centre, acteurs associatifs et économiques du quartier …