Le saviez-vous ? Les masques de la honte au Moyen-Âge

Des oreilles démesurées pour les individus indiscrets

Alors que la polémique enfle parfois sur le port du masque dans l’espace public, nous nous sommes intéressés au port de celui-ci à travers les âges. Nous aurions pu reprendre la description du masque des « médecins » lors des épidémies de peste, en forme de long bec d’oiseau recourbé rempli d’herbes aromatiques censé les protéger de l’air putride. Ou encore, sous l’empire romain, des masques fabriqués à partir de vessie animale portés notamment par les mineurs pour se protéger des vapeurs toxiques. Enfin Léonard de Vinci propose l’utilisation d’un masque (en fait un tissu imbibé d’eau) à placer devant la bouche des navigateurs pour les protéger d’éventuelles attaques chimiques lors des batailles navales.

Notre choix s’est finalement porté sur les masques de la honte au moyen âge : qu’en est-il exactement ?

À cette époque, porter ce masque de honte était une mesure punitive pour des délits mineurs. Ce châtiment imposé aux coupables avait pour but de les offenser, les humilier, les déshonorer au vu de tous. Appelés également masques d’infamie, ces derniers sont différents et de véritables caricatures des délits. On notera par exemple une langue pendante pour quelqu’un qui a colporté de fausses rumeurs, des oreilles démesurées pour un individu indiscret ou trop curieux. Les condamnés doivent se montrer sur les marchés et aux endroits d’affluence pour en supporter la honte. Ils avaient heureusement pour avantage de les protéger dans une certaine mesure des détritus et autres que l’on prenait un malin plaisir à leur lancer aux visages …

Claude PHILIPPE

Une langue pendante pour les colporteurs de rumeurs